Les évolutions des Zones à faibles émissions en France et les leviers d’adaptation à actionner pour les entreprises

11 métropoles françaises ont mis en place une Zone à faibles émissions (ZFE). D’ici le 1er janvier 2025, 33 autres suivront le chemin. Dans cette course vers la décarbonation des villes, les entreprises concernées par le dernier kilomètre se retrouvent contraintes de se réorganiser. Voici quelques pistes de réflexion pour s’adapter aux évolutions des conditions de circulation en zones urbaines.

Retour sur la définition d’une ZFE

Une Zone à faibles émissions a pour objectif d’améliorer la qualité de l’air en ville et réduire les impacts de la pollution atmosphérique locale sur les citadins. Cet aménagement interdit ou limite l’accès à une partie du territoire pour les véhicules considérés comme les plus polluants. Il se base notamment sur le certificat qualité de l’air, plus connu sous le nom « dispositif des vignettes Crit’Air ». Les collectivités locales définissent les modalités spécifiques :

  • les voies routières dont l’accès est réduit ;
  • les plages horaires pendant lesquelles les limitations sont effectives ;
  • le niveau des restrictions et leurs échéances ;
  • les types de véhicules concernés ;
  • le calendrier d’application des différentes mesures.

Tout propriétaire ou conducteur de véhicule doit s’assurer de la présence d’une vignette Crit’Air que l’on peut commander sur le site www.certificat-air.gouv.fr. L’absence de celle-ci et le non-respect des restrictions de circulation sont passibles d’une amende de 68 euros s’il s’agit d’une voiture, un véhicule utilitaire léger, un deux-roues, un tricycle ou un quadricycle motorisé. Pour les poids lourds, les autobus et les autocars, ce montant s’élève à 135 euros.

Seuls échappent à ces mesures, les voitures de collection. Certains propriétaires peuvent aussi obtenir des dérogations délivrées par les métropoles selon des critères qui leur sont propres.

ZFE en France : où en est-on et où va-t-on ?

ZFE-m (Zones à faibles émissions mobilité) est l’appellation officielle en France de ce dispositif. Jusqu’à présent (décembre 2023), 11 métropoles ont mis en place une ZFE-m : Paris, Lyon, Toulouse, Aix-Marseille, Nice, Strasbourg, Montpellier, Rouen, Grenoble, Reims, Saint-Étienne. Les collectivités locales concernées s’appuient sur les catégories Crit’Air pour instaurer la circulation différenciée, notamment lors des pics de pollution, ainsi que les interdictions permanentes.

Les véhicules Crit’Air 4 et 5 ne peuvent désormais plus circuler à Reims, dans le centre de Marseille, à Toulouse et dans la métropole Rouen-Normandie. La ville de Paris et la métropole du Grand Paris appliquent cette interdiction du lundi au vendredi de 8 h à 20 h, sans inclure les jours fériés. La métropole de Montpellier autorise toujours ce type de voiture à circuler en centre-ville.

À Nice, Strasbourg, Lyon et Grenoble, la restriction de la circulation en centre-ville est limitée aux véhicules Crit’Air 5. Quant à la métropole de Saint-Étienne, elle réserve l’interdiction d’accès aux zones urbaines, aux moyens professionnels de transport de marchandise.

Calendrier ZFE en 2024

Prévoyant une phase pédagogique de transition, plusieurs métropoles prévoient de durcir leurs conditions de circulation en zones urbaines. Depuis le 1er janvier 2024, les véhicules Crit’Air 4 se verront interdire l’accès aux centres-villes de Montpellier, Grenoble, Strasbourg, Nice et Lyon. Ceux disposant du Crit’Air 3 ne pourront plus circuler au centre de Marseille. Quant à Toulouse et Reims, elles ont reporté la mise en place davantage de restrictions dans leurs ZFE, initialement prévue courant 2024. La raison ? Une amélioration de la qualité de l’air dans les deux agglomérations !

Calendrier ZFE en 2025

En 2025, on ne verra aucun véhicule Crit’Air 3 dans les ZFE-m de Strasbourg, Lyon, Paris et Grand Paris, Rouen, Grenoble et Montpellier (c’est en tout cas, ce qui est prévu !). On s’attend également à une généralisation de l’aménagement ZFE aux grandes villes. La loi climat inclus dans ce terme toutes les agglomérations de plus de 150 000 habitants. Si la législation ne subit pas de modification d’ici-là, voici les villes qui devront avoir leur zone à faibles émissions au 1er janvier 2025 :

  • Amiens ;
  • Angers ;
  • Annecy ;
  • Annemasse ;
  • Avignon ;
  • Bayonne ;
  • Béthune ;
  • Bordeaux ;
  • Brest ;
  • Caen ;
  • Chambéry ;
  • Dijon ;
  • Douai-Lens ;
  • Dunkerque ;
  • Le Havre ;
  • Le Mans ;
  • Lille ;
  • Limoges ;
  • Metz ;
  • Mulhouse ;
  • Nancy ;
  • Nantes ;
  • Nîmes ;
  • Orléans ;
  • Pau ;
  • Perpignan ;
  • Rennes ;
  • Saint-Nazaire ;
  • Toulon ;
  • Tours ;
  • Valenciennes.

Entreprises concernées par la livraison du dernier kilomètre : comment faire face à l’évolution des restrictions de véhicules en ville ?

La mise en place des ZFE-m ne cessera de limiter la circulation de véhicules de livraison en centres-villes. Les entreprises doivent donc anticiper ces évolutions et s’adapter aux nouvelles réglementations afin de pouvoir acheminer leurs produits et services à leurs clients citadins.

En plus, il faut prendre en compte la Loi d’orientation des mobilités (LOM). Celle-ci impose aux sociétés dont le parc automobile compte plus de 100 véhicules, un pourcentage minimum de Voitures à faibles émissions (VFE) dans le renouvellement annuel de leur flotte de véhicules. Si ce taux était de 10 % en 2022, il est de 20 % depuis le 1er janvier 2024. Il sera de 35 % en 2027 et de 50 % en 2030. Les VFE peuvent être :

  • électriques ;
  • hybrides rechargeables ;
  • à hydrogène.

Pour répondre à toutes ces obligations sans mettre en danger leur santé financière, les entreprises ont plusieurs leviers à actionner.

Adopter l’économie d’usage et la mutualisation logistique

L’économie d’usage consiste à utiliser un bien ou un service à plusieurs via la location ou la mutualisation. Cela réduit les ressources nécessaires et donc les dépenses. Louer un véhicule pour une moyenne ou longue durée permet plus de flexibilité. Les entreprises peuvent ainsi mieux s’adapter aux changements des conditions de circulation.

Mutualiser les moyens logistiques à plusieurs, est un excellent moyen de faire face aux évolutions des restrictions, tout en conservant ses capacités de production. Bien que cela demande une réorganisation partielle ou totale et la mise en place de nouveaux processus, les entreprises partageant leurs ressources obtiennent d’excellents résultats sur le long terme.

Verdir sa flotte automobile

L’évolution de la réglementation est une excellente occasion de verdir son parc automobile. Il est ainsi possible d’acquérir des VFE (Voitures à faibles émissions) ou d’opter pour le « rétrofit ». Il s’agit de transformer une voiture à moteur thermique en un véhicule à moteur électrique. Des aides de l’État sont prévues pour accompagner les entreprises dans leurs démarches de transition écologique.

En revanche, il est important de se demander si le gain en vaut l’investissement. Bien qu’une camionnette électrique sera certes mieux accueillie en ZFE que son équivalent diesel, elle sera tout aussi contraignante en termes de vitesse de livraison en centre-ville.

Faire appel à des prestataires de transport

Un transporteur est obligé de s’adapter aux interdictions urbaines en matière de circulation. Lui confier vos livraisons vous délaisse d’un sacré poids et vous permet de vous consacrer sur votre cœur de métier.

Utiliser des modes de transport adaptés à la livraison urbaine

La cyclo-logistique, la livraison à vélo, est un moyen de transport conçu pour la logistique urbaine. Agile et flexible, un vélo-cargo est 60 % plus rapide en ville qu’un van électrique. Il peut emprunter des ruelles étroites, des contre-sens et se faufiler entre les véhicules bloqués par des embouteillages. De plus, il est beaucoup moins polluant et moins bruyant. Ses capacités de transport peuvent atteindre les 300 kg !

Conclusion : quel avenir pour les livraisons en centre-ville ?

La forte circulation en centre-ville ne cessera de détériorer la qualité de l’air et donc la santé des habitants, si les acteurs économiques n’agissent pas. À l’échelle nationale et européenne, la législation en matière de mobilité se durcit d’année en année.

Il est donc important pour toute entreprise de repenser ses processus de livraison. Faut-il investir dans un parc automobile totalement ou partiellement décarboné ? Quels types de véhicules choisir alors ? Pour quel retour sur investissement ? Sinon, serait-il préférable de se serrer les coudes entre professionnels ? Faire appel à un transporteur est une option intéressante si la livraison est une activité secondaire de l’entreprise.

Chez Agilenville, nous pensons que la cyclo-logistique est la solution parfaite pour les centres-villes. Les capacités de charge du vélo sont certes limitées, mais ces dispositifs ne cessent d’évoluer pour assurer de meilleures performances à l’avenir. Une chose est sûre : ce mode de livraison ne sera jamais banni par les collectivités locales !

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Sources :

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