La vente en vrac réduit de deux tiers la production d’emballages : vrai ou faux ?

Face à la crise climatique, la course vers le zéro déchet est rude. Dans cette optique, des solutions de distribution plus respectueuses de l’environnement se développent. Parmi elles, la vente de produits alimentaires et non alimentaires en vrac qui se multiplient, notamment en grande surface. Qu’est-ce que la vente en vrac ? Ce modèle de consommation alternatif est-il aussi durable qu’on peut le penser ? Quelles sont ses forces et faiblesses ? Les réponses !

Le vrac, qu’est-ce que c’est ?

Ce n’est que suite à la mise en place de la loi AGEC que le Code de la consommation français a définit spécifiquement la vente en vrac :

« /…/ la vente au consommateur de produits présentés sans emballage, en quantité choisie par le consommateur, dans des contenants réemployables ou réutilisables. La vente en vrac est proposée en libre-service ou en service assisté dans les points de vente ambulants. Elle peut être conclue dans le cadre d’un contrat de vente à distance ». Article L. 120-1 du Code de la consommation.

Le système de vente en vrac consiste à vendre des produits dépourvus de préemballages jetables. Durant l’achat, le client amène ses contenants personnels ou paye une consigne pour l’utilisation d’un contenant réutilisable. La réduction d’emballages permet au consommateur de prendre uniquement ce dont il a besoin.

Le vrac fait déjà partie de la vie de tous les jours via l’achat de fruits et légumes chez les primeurs. Se procurer du fromage par le biais du crémier peut aussi être considéré comme de l’achat en vrac grâce à l’absence d’empaquetage. Le procédé se place dans une lignée de consommation durable qui a pour but d’apporter un impact écologique positif ! Le quasi vrac est une variante où les emballages sont réduits au minimum, comme pour les produits frais.

Quelle est la réglementation qui régit la vente en vrac ?

C’est le Code de la consommation, via la loi AGEC, qui régit la vente en vrac. Selon le 3ème alinéa de l’article L. 120-1, « tout produit de consommation courante peut être vendu en vrac, sauf exceptions dûment justifiées par des raisons de santé publique ». La liste des produits alimentaires et non alimentaires ne pouvant pas être vendus en vrac pour des raisons de santé publique fera prochainement l’objet d’un décret.

En effet, bien que le vrac couvre un large échantillonnage, il peut ne pas convenir aux conditions réglementaires et d’hygiène de certains articles, tels que :

  • certains produits laitiers ;
  • les surgelés ;
  • les protections hygiéniques ;
  • les pommades et poudres pour bébés.

Les denrées alimentaires vendues en vrac sont régulées par l’article 44 du règlement UE n°1169/2009 relatif à l’information des consommateurs (INCO).

Lors de la disposition des ventes en vrac, les mentions obligatoires comme le prix ou la composition doivent être proches des produits. Ces indications légales peuvent différer en fonction de si la marchandise est cosmétique, alimentaire ou autre.

L’endroit où sont entreposées les marchandises de même que les contenants doivent être propres. Chaque contenant doit être spécifiquement adapté au produit qu’il accueille. L’outil de pesage doit être régulé selon les normes locales. La vente des liquides est plus flexible avec la possibilité de les proposer à l’unité dans des récipients propres aux consommateurs ou consignés.

Comment la vente en vrac limite-t-elle la production d’emballages ?

Une étude de l’ADEME compare les produits préemballés à ceux vendus en vrac en termes de production d’emballages. Sur 10 scénarios étudiés, 8 sont concernés par une réduction significative. Celle-ci représente au moins deux tiers de la production de déchets.

Toutefois, il est important de rappeler que le vrac n’est qu’au début de son développement. Il est donc difficile de le mettre en concurrence avec des chaînes et processus logistiques optimisés. Cette solution dite zéro-déchet à tout de même recours aux emballages dans son processus de distribution.

Durant le transport de marchandises depuis le lieu de production jusqu’au point de vente

Ce parcours englobe parfois des étapes intermédiaires avant d’arriver au consommateur final. Des palettes réutilisables permettent alors de diminuer les pertes et les potentiels déchets engendrés.

Au sein des lieux de vente

Certaines enseignes de vente en vrac mettent à disposition des emballages à usages uniques (sachets en papier avec ou sans fenêtres en plastique, sachets biodégradables, etc.). D’autres proposent des contenants réutilisables vides. Les consommateurs sont encouragés à apporter leurs propres contenants pour faire leurs achats. Parfois, un système de consigne est mis en place.

Dans quels domaines le système de vente en vrac peut-il être utile ?

Il n’y a aucune restriction de catégorie pour l’utilisation de la vente en vrac à l’exception des marchandises sensibles comme celles liées à la chaîne du froid. Il peut être appliqué dans toutes les classifications professionnelles ou sociales. Les ventes de produits en vrac sont principalement réalisées dans les rayons dédiés, les magasins spécialisés ou les secteurs de vente bio.

Le modèle connaît trois principaux systèmes de distribution avec les silos en plastique ou en carton, les bacs et enfin les fontaines. Les premiers comportent des articles alimentaires de petite taille. Les seconds regroupent des produits du même type, mais de plus grande taille comme les pâtes. Les troisièmes présentent des produits liquides à l’image des huiles et autres boissons.

Quel est l’impact environnemental de la vente en vrac ?

Le premier effet écologique du vrac est la réduction de la masse d’emballages. Des innovations voient le jour pour diminuer le conditionnement et optimiser davantage ce mode de consommation. Les mauvaises habitudes de stockage qui impliquent des pertes sur la chaîne de transport sont également améliorées grâce au vrac. Les consommateurs seront mieux informés de la durée de vie des produits en raison de ce nouveau mode de distribution.

Optimisation du conditionnement

Dans la production des articles jusqu’au placement en rayons, l’optimisation des procédés de conditionnement est nécessaire. Cela permettra de réaliser un meilleur compromis entre les normes de conservation des produits et l’utilisation d’emballages. Préférer les emballages réutilisables à ceux à usage unique est une solution intéressante.

Réduction du gaspillage

À ce jour, aucune étude ne permet d’affirmer que le vrac limite le gaspillage alimentaire. Si les produits préemballés bénéficient d’une protection, permettant de les conserver plus longtemps, le vrac donne la possibilité au consommateur de choisir la quantité qu’il veut acheter en fonction de ses besoins. Ainsi, il faut adopter les bonnes pratiques pour maximiser l’intérêt du vrac :

  • mettre une balance à disposition des consommateurs ;
  • faciliter l’accès aux produits en choisissant des équipements pratiques et fonctionnels ;
  • opter pour des meubles vrac transparents et permettant de visualiser la quantité du produit qui se déverse.

Comment s’organise la cyclologistique pour livrer du vrac à vélo ?

La cyclologistique pour la livraison de vrac à vélo repose sur plusieurs éléments clés. Tout d’abord, l’utilisation de remorques spéciales conçues pour le transport de marchandises en vrac offre une solution pratique et efficace. Ces remorques sont souvent équipées de bacs ou de contenants adaptés, assurant la sécurité des produits pendant le transport.

De plus, l’utilisation de sacs ou de sacoches spécialement conçus pour le vrac permet aux livreurs de transporter les marchandises de manière sécurisée et sans risque de fuite. Une planification minutieuse des itinéraires est également essentielle pour optimiser les livraisons, minimisant les distances parcourues et maximisant l’efficacité.

En intégrant un système de consigne pour les contenants réutilisables, les entreprises peuvent encourager la durabilité et la réutilisation des emballages, tout en offrant des incitations pour le retour des contenants afin de maintenir un stock suffisant. Cette approche favorise une livraison de vrac à vélo respectueuse de l’environnement et efficace.

Conscient de l’importance du système de consigne et engagé pour la lutte contre le gaspillage alimentaire, AGILENVILLE favorise le réemploi des emballages. Nous participons, à notre échelle, au retour de la consigne en collaborant avec notre partenaire L’Incassable.

En ayant développé également un sac consigné adapté à la livraison à domicile, AGILENVILLE a convaincu ses principaux clients d’abandonner l’usage de grandes poches plastiques, évitant ainsi l’usage de 60 tonnes de plastiques par an.

Sources : 

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